1- interview sur Grand Lille TV du 25 novembre: https://youtu.be/QlItDb6j1yY
2 – La Voix du Nord du 20 novembre
L’école à l’hôpital et à domicile recherche des bénévoles, pourquoi pas vous ?
C’est une association née il y a plus de 30 ans. Un médecin et une infirmière s’étaient inquiétés de la coupure brutale avec l’école de leurs patients mineurs. Depuis, des centaines d’élèves ont pu profiter des cours données par des intervenants bénévoles. Essentiellement des enseignants. Et il en manque.
Par Delphine Deslée | Publié le 20/11/2019
Elles s’appellent Danièle, Corinne et Anne-Catherine. Elles sont bénévoles dans l’association depuis une à trois décennies. Leur point commun, le sens des autres. Tout juste si elles ne s’étonnent pas quand on leur demande pourquoi elles font ça. « Moi j’ai la passion d’enseigner, j’avais déjà commencé quand j’étais enseignante en activité. En retraite, je me suis rendue un peu plus disponible », dit Danièle Soorbeek, qui était prof de français à Saint-Adrien à Villeneuve-d’Ascq.
Corinne Demeestere était enseignante en mathématiques. « Je me suis mise volontairement à mi-temps en 2001 et j’avais envie de donner du temps, tout simplement, dit-elle, il y a beaucoup de joie dans les interventions ! »
Elles ne le cachent pas, c’est parfois délicat. « On intervient auprès d’enfants malades, parfois avec des pathologies lourdes, mais on n’a pas à savoir le détail. On écoute, on fait le relais avec l’équipe et les parents, mais chacun son rôle. » L’exigence est là. « On vient pour leur faire apprendre des notions, mais on est bien sûr attentifs à leur état », soulignent-elles. L’Éducation nationale pourrait, devrait, mettre des enseignants à disposition auprès d’enfants malades, mais « les délais sont longs, autour de six semaines. Nous, ça peut être très réactif, en trois-quatre jours on est prêts », ajoute Anne-Catherine Lheureux, qui a été enseignante et directrice d’école avant de gérer la partie administrative de l’EAHD.
Des besoins en SVT, physique-chimie et anglais
L’association est née à Roubaix en 1987. le Dr Jean-Eric Vigier et Simone Cauet, infirmière puéricultrice, avaient souhaité proposer aux patients des cours. Depuis, l’École à l’hôpital et à domicile a aidé 1 200 enfants et jeunes. Une centaine de bénévoles assurent ces interventions dans les hôpitaux de Douai, Lille, Roubaix-Tourcoing, Armentières, Seclin, Valenciennes et dans des établissements spécialisés à Villeneuve-d’Ascq et Loos. Les besoins sont immenses. « On fait au mieux, mais nous manquons de personnes en physique chimie, SVT, anglais… »
Près de 90 % des intervenants sont enseignants, en activité ou retraités. Les autres ont au minimum bac +3 . Une entreprise de la métropole libère sur son temps de travail deux heures par semaine un ingénieur pour donner des cours. L’association cherche aussi une assistante sociale ou une infirmière bénévole pour faire avec les familles un bilan avant l’intervention de ces profs « anges gardiens » pour qui la meilleure récompense c’est d’entendre, « grâce à vous, j’ai compris », mais aussi, « ça change de l’hôpital ». Comprenez : le temps d’un cours, j’étais un élève comme les autres.
L’école à l’hôpital et à domicile : 06 23 02 53 25. Pour la famille, une simple participation de 10 euros pour frais de gestion est demandée.
Une conférence sur les neurosciences le 27 novembre
Une conférence est organisée le mercredi 27 novembre de 9 h à 12 h dans l’amphithéâtre de Polytech’Lille, avenue Paul-Langevin à Villeneuve-d’Ascq sur les neurosciences. Animée par Grégoire Borst, professeur de psychologie du développement et de neurosciences cognitives de l’éducation, elle a pour titre « Le cerveau apprenant ». Elle est gratuite, sur inscription, uniquement par mail à l’adresse contact@eahd.fr
Dr Kochman: «Ça aide les patients, c’est clair!»
Le Dr Frédéric Kochman est pédopsychiatre, responsable médical de la clinique Lautréamont à Loos. Une structure dans laquelle des patients bénéficient régulièrement des cours de l’EAHD.
– Quel est l’apport des intervenants de l’École à l’hôpital et à domicile dans votre service ?
« Il s’agit d’une unité de prise en charge de jeunes en souffrance psychique. Pour une partie, cela concerne l’école (phobie scolaire, harcèlement…). 100 % de nos patients sont scolarisés. Cette période de soins est une pause, mais le fait de continuer à avoir des cours maintient leur vie de collégien ou de lycéen avec une approche différente, sous forme de cours particuliers. »
– Comment vivent-ils le fait d’avoir des cours, justement ?
« En fait ça les rassure car ça prépare leur sortie, c’est un pas, une marche un retour progressif vers l’école. Notre objectif à tous, c’est que le jeune aille mieux. Et puis ça les aide à ne pas décrocher. Les parents sont souvent inquiets : mon fils, ma fille va manquer trois semaines, parfois plus, comment ça va se passer pour son brevet, son bac ? »
– Voyez-vous des changements dans le parcours du patient avec ces cours ?
« On voit des jeunes reprendre confiance. Certains citent le nom de l’intervenant, qui les a fait se sentir à nouveau «capables de». Souvent ils disent, moi, je suis nul en math, en français. Là, ils voient bien que non. On est ravis et chanceux d’accueillir ces personnes qui font un super boulot. C’est pour tout le monde une grande chance.
3- Cnews du 25 novembre 2019